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Une vie, Ma vie...
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Ma mère, Marie Prince racontait souvent des anecdotes sur sa vie à ses petits enfants. Ceux-ci lui demandaient souvent de nouvelles histoires et Jean-François l’abordait avec ces mots : « Mémé, raconte… ».

Plus tard, en grandissant, ils lui suggérèrent d’écrire ses souvenirs.

Après son décès, en 1994, nous avons trouvé deux cahiers d’écolier écrits au stylo à bille rouge contenant l’un, l’histoire de sa vie et l’autre les membres de sa famille et de celle de mon père qu’elle connaissait avec les liens qui les unissaient. Ceci fut pour nous le départ de notre intérêt pour la généalogie et pour mon mari le début d’une véritable passion qui l’a conduit à étendre ses recherches à nos familles maternelles et paternelles.

Je vous livre dans les pages suivantes les souvenirs tels qu’elle nous les a laissé, ne changeant rien à l’esprit, si ce n’est apporter quelques retouches à la forme pour des expressions trop particulières. J’ai aussi reformulé quelques phrases pour les remettre dans leur contexte.

J’ai tenu à présenter au fur et à mesure de son texte différentes photos de famille avec celles datant de sa jeunesse qu’elle avait eu la précaution de bien conserver et d’annoter. J’ai pensé que ces souvenirs prendraient ainsi encore plus de valeur et de réalité. C’est une grande chance et un plaisir de pouvoir découvrir les personnes qui lui ont été proches.

Je pense que ce récit peut avoir quelque intérêt car il retrace la vie rude d’une famille du Haut Bugey au début du XXe siècle et surtout celle d’une enfant née quand « ce siècle avait deux ans »...

En 1987, ma mère a arrêté d’écrire à la suite d’une grave opération. Je poursuivrais donc son récit avec les éléments en ma possession, malheureusement sans les détails anecdotiques qui en font l’intérêt.

 

Une vie, Ma vie…

 

Je suis née le 19 mai 1902 à Evosges, canton de Saint Rambert en Bugey dans le département de l’Ain. Voici les souvenirs qui me restent en mémoire de ce petit village que j’ai quitté en 1907. Mon père était fromager ; il fabriquait le gruyère et gagnait 90 francs par an...

A titre indicatif ce salaire annuel correspondrait aujourd’hui à 250 euros.

 

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